Cadre historique

L’influence d’un lieu imprégné d’histoire sur la mentalité de nos élèves est évidente. Les adolescents évoluent au quotidien dans un monument historique qu’ils apprennent à apprécier davantage à mesure qu’ils grandissent.

En 697/698, l’abbaye d’Echternach est fondée par Willibrord, moine originaire de Northumbrie en Angleterre. Dès sa fondation, une école fonctionne au sein de l’abbaye. Elle accueille essentiellement de jeunes garçons qui se destinent à la vie monastique.
Voilà pourquoi nos élèves affirment fièrement qu’ils poursuivent leurs études dans la plus ancienne école du Luxembourg. Ils se voient donc comme les dignes héritiers des novices qui étudiaient les « arts libéraux » : grammaire, rhétorique, dialectique, géométrie, arithmétique, musique, astronomie. 

Tout au long du Moyen Âge, la production artistique du scriptorium d’Echternach fait la réputation de l’abbaye bénédictine ; elle connaît son apogée au XIe siècle avec des réalisations prestigieuses comme le Codex Aureus Epternacensis. 

A partir de 1727, une construction entièrement nouvelle est entreprise. À l’exception de l’église abbatiale, les anciens bâtiments sont rasés pour faire place à un complexe monumental qui reflète une très forte inspiration du classicisme. 

En 1796, l’abbaye est dissoute à la suite de la Révolution Française. Elle est ensuite rachetée par Jean-Henri Dondelinger qui installe une fayencerie dans l’église abbatiale et emménage dans le bâtiment central avec sa famille. 

En 1803, le premier consul Bonaparte signe un arrêté autorisant la commune d’Echternach à établir une école secondaire dans le bâtiment du « Dënzelt ». Dans les décennies qui suivent, une école secondaire voit le jour et prend le nom de « Collège Royal ». Celui-ci met l’accent sur l’enseignement des langues anciennes et prépare aux études de l’Athénée de Luxembourg. Parallèlement une « Ecole industrielle, moyenne et primaire » ouvre ses portes en 1834. 

Créé par arrêté royal grand-ducal en 1841, le « Progymnase » d’Echternach fonctionne jusqu’en 1900, on peut y suivre les quatre premières classes de l’enseignement secondaire.        

En 1899, Progymnase et Pensionnat s’installent dans les locaux de l’ancienne abbaye, rachetés par l’Etat luxembourgeois. La loi du 17 avril 1900 crée un gymnase complet à Echternach. 

Entre 1940 et 1944, sous l’occupation nazie, le lycée devient « Staatliche Oberschule für Jungen » ; de nombreuses mesures de germanisation sont introduites. Le seul élève juif fréquentant notre lycée, Raymond Bonem de Grevenmacher, doit immédiatement quitter les cours. 

Le 1er septembre 1942, les élèves font grève contre l’enrôlement de force des Luxembourgeois dans la Wehrmacht ; 67 d’entre eux sont déplacés au « Wehrertüchtigungslager » de Stahleck. Le professeur Alphonse Schmit, accusé d’avoir tenu des propos désobligeants envers le “Führer” et le “Gauleiter”, est condamné à mort et exécuté à Hinzert le 5 septembre 1942.  

Au cours de l’offensive des Ardennes en 1944 et 1945, la localité d’Echternach est détruite à 80 %. Le lycée subit de nombreux dégâts ; les cours ne reprennent que le 20 avril 1945, après que les élèves et les professeurs ont contribué à dégager les décombres et à aménager des salles de classe provisoires.  

A partir de 1945, l’école est désignée sous sa dénomination actuelle de « Lycée classique d’Echternach ». 

 A partir de 1951, les travaux de reconstruction et de transformation se poursuivent à un rythme soutenu : aménagement de la Salle des Glaces (1953), installation de l’aile des sciences (1954) et d’un préau (1955), reconstruction de la Rotonde, intégration du bâtiment de l’Orangerie dans l’enceinte du LCE (1967), création des ailes de biologie, de chimie et de physique (1975), finalement rénovation du bâtiment de l’ancienne Gendarmerie (2016). 

Tous ces travaux de grande envergure permettent aujourd’hui au LCE d’accueillir ses quelque 1.100 élèves dans un cadre unique. Les bâtiments associent une architecture grandiose aux besoins d’un enseignement résolument moderne.  

Au LCE, le contact avec l’histoire et les trésors culturels est permanent, de sorte que les adolescents sont peu à peu imprégnés de cet « esprit d’Echternach », si cher à nos anciens.